Les clubs de Ligue 1 au carrefour de leur saison (1/2)

Après une courte trêve hivernale, la Ligue 1 reprend ses droits ce mercredi 6 janvier et plus que jamais, c’est extrêmement serré en haut comme en bas. Si l’OL pointe en tête après dix-sept journées, le LOSC et le PSG sont à l’affut. Derrière, pas mal d’équipes sont encore dans la course pour une place européenne en fin de saison – dont de belles surprises – et personne n’a encore dit son dernier mot du côté des relégables. Voici le premier acte du tour d’horizon des différents objectifs qui vont animer chaque clubs durant cette deuxième partie de saison. 

Ils vont tenter de sauver leur peau dans l’élite 

Si Dijon (19ème), qui n’a ouvert son compteur de victoires qu’après douze journées de championnat et un changement d’entraîneur, a longtemps semblé condamné à une relégation inévitable en fin de saison, le club bourguignon a finalement réalisé des prestations intéressantes lors des dernières semaines précédant la trêve. Suffisant pour arracher un nouveau maintien dans l'élite au mois de mai ? Rien n'est moins sûr mais l'espoir est permis pour David Linarès et ses hommes. Après avoir battu Nîmes (20ème) juste avant la trêve, ils ont dès ce mercredi l’occasion d’enchaîner avec la réception de Reims (15ème), un autre concurrent direct au maintien. Car avec dix-sept points au compteur, les champenois ont eux aussi connu un début d’exercice difficile ; certainement lié aux tours préliminaires d’Europa League disputés au mois d’août dernier. Mais depuis plusieurs semaines désormais, Reims semble aller mieux. Avec deux victoires et deux nuls lors de leurs cinq derniers matches de l'année 2020, les hommes de David Guion ne devraient pas éprouver trop de difficultés à se maintenir ; d’autant qu’ils détiennent dans leur rang l'actuel second meilleur buteur du championnat en la personne de Boulaye Dia (9 buts). A égalité avec Dijon aux trois dernières places du championnat (12 points), Lorient (18ème) et Nîmes (20ème) peuvent quant-à-eux être inquiets. Les merlus, promus de Ligue 2 mais que l’on pensait voir figurer plus haut en début de saison saison semblent être à court de solutions et ce, malgré un recrutement ambitieux (Grbic, Morel, Gravillon, Laurienté, Boisgard, etc.) et un entraîneur d'expérience à leur tête en la personne de Christophe Pelissier. Bien qu'ils ai montré un sursaut d’orgueil la veille de la trêve en remontant deux buts de retard face à Nice pour arracher le point du match nul, le plus dur pour eux sera désormais d’enchaîner plusieurs résultats positifs à la suite ; les prochaines semaines devraient donc démontrer si Christophe Pelissier, entraîneur habitué aux joutes du maintien en Ligue 1, demeure l’homme de la situation. Pour les Crocodiles nîmois, la situation est assez similaire avec neuf défaites pour une seule petite victoire sur les onze derniers matches. Si Jérôme Arpinon bénéficie toujours malgré tout de la confiance de son président – mais pour combien de temps encore ? –, il semble en revanche avoir perdu celle des supporteurs. Ainsi, de la même façon que son homologue lorientais, l'entraîneur nîmois devrait jouer sa tête durant le très chargé mois de janvier. Bonne nouvelle néanmoins, ce dernier devrait enregistrer dès ce mercredi les retours de blessure de plusieurs joueurs cadres tels que Meling, Cubas, Briançon, Benrahou et Deaux.


Également à la lutte pour le maintien, Saint-Etienne (14ème), Nantes (16ème) et Strasbourg (17ème) sont loin d’être à l’abri. Si les « babies » stéphanois de Claude Puel ne perdent plus depuis six matches, ils n’avancent pas pour autant à vitesse grand V ; en témoigne les cinq matches nuls. Avec six points d’avance sur la zone rouge, les Verts ne sont pas en danger immédiat mais devront rester en alerte afin de ne pas replonger dans une série noire telle que celle vécue lors des sept défaites consécutives entre fin septembre et fin novembre. Pour Nantes en revanche, les fêtes de fin d’année ont été très animées. Avec le départ de Christian Gourcuff début décembre, les Canaris étaient toujours à la recherche d’un nouvel entraîneur et c’est ni plus ni moins que Raymond Domenech qui va faire son retour sur un banc, dix ans après le fiasco de Knysna. Si les supporteurs nantais ont déjà fait part de leur mécontentement face à la gestion du club par Waldemar Kita – 15 entraîneurs utilisés en 13 ans de présidence –, les différents observateurs se montrent sceptiques quant aux questions sur la fin de saison nantaise. Sans la moindre victoire depuis début novembre, les Canaris, 15 points au compteur, naviguent à vue et malgré des joueurs de qualité – Corchia, Blas, Simon, Louza, Kolo-Muani –, pourraient devenir un sérieux candidat à la relégation en mai prochain. Dernière équipe du bas de tableau, Strasbourg (17ème) signe des résultats en dents de scie depuis dix-sept journées et il est difficile de se faire une idée du véritable niveau de cette équipe. S’ils ont longtemps pointé dans la zone rouge, deux victoires et deux matches nuls entre novembre et décembre leur ont permis de prendre un bon bol d’air. Seulement voilà, les deux défaites avant la trêve sont désormais susceptibles de replonger les alsaciens dans le doute. Et si Thierry Laurey, un temps sur la sellette, a réussi à sauver sa tête, début 2021 sera décisif pour lui également, et cela commence dès ce mercredi par la réception de Nîmes. 

Ils devraient se contenter du milieu de tableau

À la mi-saison, quatre équipes se positionnent dans ce que l’on a tendance à appeler le « ventre mou » du championnat. Si ces-dernières ne devraient pas être concernées par la lutte pour le maintien – une réussite pour deux d’entre elles –, elles ne devraient pas non plus postuler pour une place européenne en fin de saison – un échec pour les deux autres. Ainsi parmi les premières, on retrouve Metz (10ème) et Brest (11ème). Les messins, qui malgré les pertes de leurs deux meilleurs buteurs en début de saison – Niane (6 buts) victime d’une rupture des ligaments croisés et Diallo transféré à Strasbourg –, ont su jouer avec leurs forces pour engranger 23 points et ainsi faire plus de la moitié du chemin vers le maintien. L’objectif désormais pour Frédéric Antonetti, de retour dans son fauteuil d’entraîneur après plusieurs mois passés au chevet de sa femme, sera de poursuivre l’excellent travail réalisé par son ancien adjoint Vincent Hognon. De l’autre côté de la France, en Bretagne, Le Stade Brestois d’Olivier Dall’Oglio est l’une des belles surprises de cette première moitié de saison. Avec un allant offensif clairement assumé quitte à prendre pas mal de buts – Brest étant l’avant dernière défense du championnat –, les brestois ont développé l’un des jeux les plus séduisant de l'Hexagone pour compter, eux aussi, 23 unités au compteur. Et parmi les joueurs, de jeunes talents se sont notamment distingués comme l’arrière gauche Romain Perraud (3 buts, 5 passes d.), les milieux offensifs Romain Faivre (4 buts, 3 passes d.) et Franck Honorat (4 buts de passes d.) ainsi que l’attaquant Irvin Cardona (5 buts), entre autres. Bien au chaud en milieu de tableau, on attend donc désormais de cette équipe brestoise qu’elle continue à nous séduire et à nous offrir du spectacle lors des prochains mois. 


Bien que l’on se doutait au coup d’envoi du championnat qu’ils auraient du mal à s’inviter dans le Top 10, force est de constater que voir les Girondins de Bordeaux (13ème) végéter dans la seconde partie de tableau reste une déception. Experts du score nul et vierge en début de saison, les hommes de Jean-Louis Gasset ont réalisé une première partie de championnat assez quelconque, sublimée par les éclairs de génie de sa dernière recrue star Hatem Ben Arfa ; déjà décisif à six reprises (2 buts, 4 passes d.) en à peine 11 matches. Attention toutefois pour les girondins à ne pas tomber dans une « Ben Arfa dépendance », d’autant que l’international français devrait être blessé pour les trois prochaines semaines. Et si offensivement Bordeaux n’est pas brillant, il peut compter sur sa solidité défensive, incarnée par Benoit Costil, Laurent Koscielny, Pablo ou encore Paul Baysse, pour engranger de précieux points. Enfin,  l'OGC Nice (12ème) est sûrement l’équipe qui nous a le plus déçu depuis le début de saison : l’OGC Nice. En effet, un an après le rachat du club par le milliardaire anglais Jim Ratcliffe, les aiglons devaient entrer dans une nouvelle aire dès cette année et se frotter aux premières places européennes, si ce n’est au podium ; d’autant qu’ils semblaient avoir réaliser l’un des tout meilleur mercato estival du championnat. Des joueurs de qualité – Atal, Dolberg, Gouiri, Schneiderlin, Reine-Adelaide, Rony Lopes –, un entraîneur d’avenir en la personne de Patrick Viera, mais tout est rapidement parti en lambeaux pour les pensionnaires de l'Allianz Riviera ; tant en championnat qu’en Ligue Europa où le parcours fut cauchemardesque (1V, 5D). Malgré un début de saison correct en Ligue 1, le jeu proposé était déjà loin des attentes et finalement, les multiples pépins physiques de plusieurs joueurs cadres – dont la rupture des ligaments croisés du capitaine Dante – ont précipité la chute niçoise. Patrick Vieira en a fait les frais et c’est désormais son ex-adjoint, le roumain Adrian Ursea, qui a pris le relai. Avec 22 points mais beaucoup d’incertitudes, il faudrait désormais un miracle pour voir les azuréens accrocher une place européenne en fin de saison. Défensivement, le recrutement en prêt de William Saliba (19 ans, Arsenal) devrait faire du bien afin de pallier l’absence de Dante. Reste à savoir dans quel état de forme se trouve l’ancien stéphanois, cantonné depuis plusieurs mois à l’équipe réserve des Gunners.


À suivre...


Clément L.

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