Après une courte trêve hivernale, la Ligue 1 reprend ses droits ce mercredi 6 janvier et plus que jamais, c’est extrêmement serré en haut comme en bas. Si l’OL pointe en tête après dix-sept journées, le LOSC et le PSG sont à l’affut. Derrière, pas mal d’équipes sont encore dans la course pour une place européenne en fin de saison – dont de belles surprises – et personne n’a encore dit son dernier mot du côté des relégables. Voici le second acte du tour d’horizon des clubs qui vont animer cette deuxième partie de saison.
Les outsiders
Dans la partie haute du championnat, pas moins de quatre équipes ont passé les fêtes avec le même nombre de points au compteur (27). Parmi elles, des candidats affirmés à l’Europe mais également de (très) jolies surprises ; à commencer par Angers (9ème). Malgré deux lourdes défaites à Montpellier (4-1) et Paris (6-1), le SCO réalise, une fois de plus, un parcours plus qu’honorable en championnat. Bien installés dans la première partie de tableau, les hommes de Stéphane Moulin ne renient jamais leurs principes de jeu et c’est ce qui semble faire leur force. Le défi désormais pour ces-derniers sera de parvenir à jouer les troubles fête le plus longtemps possible dans la lutte aux dernières places européennes. Ce résultat s’apparenterait alors à une juste récompense du travail fourni par le coach Moulin depuis 2011. Mais Montpellier (8ème) ne devrait pas l’entendre de cette oreille. Positionnés chaque année depuis trois saisons sans jamais être récompensés, les hommes de Michel Der Zakarian semblent plus que jamais capables d’atteindre cet objectif. Fort de son irrésistible duo Andy Delort (8 buts, 6 passes d.) - Gaetan Laborde (6 buts, 6 passes d.) alimenté par les talentueux Teji Savanier et Florent Mollet, le club héraultais devra néanmoins se montrer plus régulier dans ses résultats – encaisser moins de buts ? – s’il espère gouter à nouveau aux joutes européennes dès la saison prochaine. Même situation du côté de la Principauté. Monaco (6ème), loin du standing espéré depuis deux saisons semble retrouver des couleurs sous l’impulsion de Niko Kovac même si tout est encore loin d’être parfait. S’ils ont réussi à battre le PSG au terme d’une folle seconde période (3-2), les monégasques se sont en revanche inclinés contre tous leurs autres adversaires à l’Europe (Lyon, Lille, Marseille, Rennes). Si le podium ne semble donc pas jouable cette saison pour l’ASM, un billet qualificatif pour l'Europa League la saison prochaine s'apparente à un juste objectif pour le club du rocher, même si ce dernier est encore loin d’être acquis.
Enfin, la dernière équipe à 27 points n’est autre que le RC Lens de Franck Haise. Véritable surprise de ce début de saison, le promu artésien (7ème) détonne par un jeu sans complexe et porté vers l’offensive ; à l’image de Brest qu’ils ont par ailleurs réussi à faire tomber pour clôturer 2020 (2-1). Emmenés par un Gaël Kakuta dans une forme étincelante (7 buts, 4 passes d.), les artésiens peuvent également se targuer d’avoir déjà accroché le PSG, Rennes ou encore Monaco à leur tableau de chasse. Malgré une claque reçue dans le derby face à Lille suivie de semaines compliquées avec un effectif décimé par le Covid-19, les lensois n’ont jamais montré de période de doute en quatre mois de compétition. Et lorsqu’ils se sont inclinés, comme c’est arrivé à cinq reprises cette saison, ils ont toujours su rebondir dans la foulée. Si Franck Haise et ses joueurs déclarent toujours publiquement ne viser rien d’autre que le maintien, on ne se mouille pas trop en affirmant avec quasi-certitude que ce dernier ne devrait pas tarder à être assuré. Avec Seko Fofana et Gaël Kakuta au meilleur de leur forme pour alimenter une ligne d’attaque terriblement efficace au sein de laquelle Arnaud Kalimuendo (4 buts), Florian Sotoca (4 buts), Ignatius Ganago (5 buts) ou encore Simon Banza (2 buts) se sont distingués, les artésiens devraient rapidement pouvoir nourrir de nouvelles ambitions dans cette fin de championnat ; à condition néanmoins d’essayer d’améliorer l’assise défensive.
En haut, l'année ou jamais ?
S’il était intouchable lors des trois derniers exercices, le PSG (3ème) n’est clairement pas au meilleur de sa forme cette saison. Déjà battu à 4 reprises depuis le coup d’envoi du championnat, le champion de France en titre a montré des signes de fébrilité, notamment lors de la défaite au Parc des Princes dans le « Classique » face à l’OM (0-1), lors du choc au sommet face à l’OL (0-1), ou encore lors d’une deuxième mi-temps cauchemardesque à Monaco (3-2). Cette première partie de saison moyenne bien qu’il ne soit qu’à un point de la première place, Paris la doit en partie à une infirmerie qui, semaines après semaines, ne désemplit pas. Et le 24 décembre dernier, au lendemain d’un succès 4-0 sur la pelouse de Strasbourg, c’est Thomas Tuchel qui en a fait les frais. Il faut dire aussi que les tensions étaient palpables entre l’entraîneur allemand – qui ne faisait plus l’unanimité tant dans le vestiaire qu’auprès des supporters – et le directeur sportif Leonardo. Ce mercredi face à Saint-Etienne Mauricio Pochettino, nommé la semaine dernière, débutera donc son aventure sur le banc du Paris SG avec pour mission première de conserver le titre national en fin d'exercice. Mais profitant de la période de turbulences parisienne, Lille (2ème) et Lyon (1er) se verraient bien remonter sur le trône. Les nordistes, malgré leurs difficultés extra-sportives marquées par un changement de présidence récent – Olivier Létang a remplacé Gérard Lopez – ne semblent pas perturbés sur le terrain. Défaits qu’une seule fois cette saison, les Dogues se sont aujourd’hui positionnés comme un sérieux candidat au titre. Reste néanmoins à savoir si la situation extra-sportive délicate du club n’affectera pas le secteur sportif lors du mercato hivernal et si Christophe Galtier et ses hommes seront capables de tenir sur la distance en enchaînant les matches de championnat et de Ligue Europa dès le mois de février. Un problème auquel ne seront pas confrontés les lyonnais. En effet, champion d’automne, le club du président Aulas fait lui aussi partie des belles surprises de ce début de saison, déjouant les pronostiques. Malgré des premiers matches très moyens, Rudi Garcia a fini par trouver son onze, son schéma, et désormais il avance ; aidé notamment par un calendrier allégé du fait de la non-qualification européenne en fin de saison dernière. Pour les Gones, qui courent derrière un titre de champion depuis 2007, ça ressemble fortement à l’année ou jamais.
Mis à rude épreuve par une première campagne de Ligue des Champions décevante mais de laquelle il sortira grandi, le Stade Rennais (4ème) a connu une première partie de championnat mitigée. Si les joueurs de Julien Stéphan avaient réalisé un départ canon, ils se sont essoufflés dès les premiers enchaînements de rencontres. Début décembre, les bretons touchaient même le fond après un septième match de rang toutes compétitions confondues sans la moindre victoire. Julien Stéphan décidait alors de taper du point sur la table en déclarant que son équipe jouerai « le maintien » en Ligue 1 ; une déclaration choc qui a pu faire tâche quand on connaît les moyens financiers mis sur la table par le propriétaire François Pinault depuis plusieurs mois pour enfin voir le Stade Rennais changer de dimension et s'installer durablement sur le devant de la scène. Mais quelques semaines plus tard, force est de constater que cette déclaration de l'entraîneur français a porté ses fruits ; les Rouges et Noirs terminant l'année 2020 par quatre victoires consécutives. Avec 31 points dans la besace, ils se replacent dans la course à la Ligue des Champions. Course à laquelle va également tenter de se mêler l’OM (5ème) en cette deuxième partie de saison. Malgré une nouvelle campagne désastreuse en Ligue des Champions, les marseillais ont réalisé une bonne première partie de saison en Ligue 1, malheureusement pour eux entachée d’un mois de décembre manqué – une seule victoire et deux défaites en quatre matches – qui leur coute un retard de sept points sur la tête du championnat à la trêve. Mais les hommes d’André Villas-Boas, qui comptent encore deux matches en moins, soit six points potentiels, n’ont pas encore définitivement dit adieu au podium, voire même au titre. Néanmoins, au vu du niveau affiché par les différentes équipes de tête depuis le début de saison, difficile d’imaginer les phocéens priver Lille, Lyon et bien évidement Paris, du titre de champion en fin de saison.
Clément L.
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