Crédits photo : Ligue1.com
En déplacement à Strasbourg ce dimanche (13h) pour le compte de la trentième journée de Ligue 1, le RC Lens (5ème) à l'occasion de faire le trou avec ses concurrents directs à l'Europe. Mais les Sang & Or pourraient une nouvelle fois devoir démarrer la partie sans leur numéro dix, Gaël Kakuta. Diminué physiquement depuis plusieurs semaines, le meilleur buteur artésien n'a en effet plus démarré de rencontre depuis fin février, soit bientôt un mois. Mais si l'on craignait un temps une "Kakuta dépendance" dans l'Artois, les dernières sorties des hommes de Franck Haise ont finalement montré qu'il n'en était rien. Analyse.
Avec neuf buts et quatre passes décisives depuis le début de saison, Gaël Kakuta réalise le meilleur exercice de sa carrière. De retour dans son club formateur, l'international congolais rayonne dans un poste de meneur de jeu qui lui sied à merveille. Mais depuis quelques semaines, la machine semble enrayée. Moins décisif qu'en première partie de saison, il est surtout freiné par son corps qui semble demander du repos. Franck Haise, contraint de jouer sans son chef d'orchestre, à alors dû s'adapter. Face à Metz le week-end dernier, malgré le résultat nul, la prestation offensive lensoise à été aboutie avec deux buts inscrits, une nette domination du ballon et de nombreuses occasions crées. Pour cela, Franck Haise s'est appuyé sur un milieu de terrain renforcé (Fofana - Doucouré - Cahuzac), sans meneur de jeu, mais avec une sentinelle et des relayeurs qui se projettent vers le but ; le second but en est l'illustration parfaite.
Les deux milieux relayeurs Sang & Or, Seko Fofana et Yannick Cahuzac se projettent vers le but adverse. Le premier casse les lignes balle aux pieds, comme il s'est si bien le faire, puis décale un partenaire sur sa gauche. Cahuzac, dans l'axe, poursuit sa course jusque devant le but.
Le ballon arrive devant le but où deux des trois joueurs lensois présents sont... les milieux. Cahuzac est alors récompensé de son effort puisque il est trouvé et peut envoyer le ballon dans les filets à bout portant. Fofana, à l'origine de l'action, était lui aussi en position d'avant-centre alors que Cheick Doucouré, le troisième et dernier milieu artésien, trainait lui aussi à l'entrée de la surface de réparation.
Avec ballon, l'attrait des couloirs
Sur les phases de jeu avec ballon, sans Gaël Kakuta, on va voir que Lens ne cherche absolument pas à occuper l'axe du terrain mais plutôt à le délaisser pour occuper les couloirs. Des couloirs très performants ces dernières semaines.
On observe ici que les deux pistons, Jonathan Clauss à droite et Massadio Haisara à gauche, sont positionnés comme de véritables ailiers ; sur la même ligne que leurs attaquants. Les deux milieux à vocation offensive que sont Seko Fofana et Yannick Cahuzac tentent quant à eux de s'écarter le plus possible, laissant l'axe du milieu de terrain à la seule sentinelle qu'est Cheick Doucouré. Avec le ballon, Lens se positionne dans un 3-3-4 très étiré.
Toujours la même situation avec une occupation très large du terrain ; des milieux en positions de latéraux et des pistons très hauts, positionnés au niveau de la ligne d'attaque.
Sur les deux situations illustrées précédentes, on a pu voir Massadio Haidara, piston gauche, ne pas coller sa ligne de touche mais plutôt rentrer à l'intérieur du terrain. Ce positionnement est ici efficace puisqu'il attire l'arrière droit messin qui délaisse son couloir. Seko Fofana, toujours très excentré, profite alors de l'aubaine pour faire un appel en profondeur dans l'espace laissé libre et être servi par Loïc Badé.
De l'autre côté du terrain, à droite, Yannick Cahuzac n'a pas la puissance de Seko Fofana pour déclencher des appels dans la profondeur alors il laisse la tâche à l'excellent Jonathan Clauss. Mais le capitaine lensois est tout de même bien à l'origine des combinaisons.
Positionné le long de la ligne de touche, Cahuzac reçoit le ballon. Clauss, toujours positionné haut sur le terrain, déclenche alors un appel intérieur dans le dos de son défenseur.
Le piston droit Sang & Or est bien servi dans la profondeur et va aller délivrer un centre dangereux devant le but.
Cahuzac poursuit alors son action - nouvelle preuve de son activité offensive - et propose une solution dans la surface à Clauss, qui va le retrouver.
Sans ballon, un milieu compact
Et si les lensois ne cherchent pas à passer par l'axe en possession du ballon, cette zone du terrain est rapidement densifiée à la perte. Le pressing sur le porteur et la densité dans l'axe à alors souvent contraint l'adversaire à sauter le milieu de terrain, permettant aux arrières lensois de récupérer de nombreux ballons et donc de subir peu d'occasions.
Sur les phases de jeu sans ballon, les lensois resserrent considérablement l'axe du terrain avec leurs trois milieux et deux attaquants. Les solutions de passes adversaires sont coupées dans l'axe et sur les côtés, les pistons sortent immédiatement sur le receveur - à l'image de Clauss ici - pour empêcher toute projection vers l'avant. Sur ce match, Metz à de ce fait abusé de longs ballons.
Et lorsque l'adversaire tente de renforcer son jeu dans le couloir, Lens s'adapte. Ici, deux messins sont présents dans le couloir gauche pour un de moins au milieu. Si Clauss est toujours au marquage de son joueur, bien que plus bas sur le terrain, Cahuzac doit s'exiler à droite pour tenir le second excentré adverse. Et afin de ne pas affaiblir l'axe en l'absence du capitaine, c'est Jonathan Gradit, défenseur central, qui monte d'un cran.
Clément L.
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